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Pérégrinations au Musée de la communication

*texte écrit pour une communication orale*

*récit écrit avant le confinement covid19*

Je suis tombé un peu amoureux. On est jeudi. Jeudi après-midi. Y a plein de monde. Plein de monde. Dont … Tania. Tania avec un i.

Tania est une jeune femme d’une quarantaine d’année. Les cheveux grisonnants, comme moi, pleine de vie et, surtout, plein d’humour. Elle m’appelle Timothée dès les premiers instants. Elle a l’œil. Elle a lu mon prénom sur mon t-shirt. Elle me serre la main de manière sûre. Et elle me nomme petits oignons. Car c’est écrit sur mon t-shirt. Elle vient vers moi en fait, pour me dire que le Login ne fonctionne pas. Je ris alors et elle me dit ben oui, merde, ça va pas. Merde. Je lui dis que c’est un gros mot, merde. Alors on rit ensemble. Elle dit zut. Crotte. Craille. Je dis merde. On répare le Login alors ensemble. Elle pose. Sur le tapis rouge. Elle attend avec son grand sourire, le pointeur dans le main, et se met à chanter. Elle chante « ça ne veut pas fonctionner … » et j’ajoute « je ne veux pas travailler… ». Coup d’œil. Clin d’œil. Sourire. Charmant. Nous chantons. Le Login fonctionne à nouveau. Elle pose. Je lui prête mon chapeau – j’ai un chapeau aujourd’hui. Elle pose. Elle rit. Elle me répète, je suis Tania, avec un i. Elle me dit merci et nous filons.

Mais on se recroise. Tout le temps. Et la station Souvenir ne fonctionne pas. Elle attire les appareils qui ne marchent pas? Elle n’est pas déstabilisée. On répare Souvenir. On va au Logout. Elle veut une photo avec moi. Elle veut une photo de moi. Ça devient chaud. Elle imprime ses photos, elle les emporte avec elle. Elle me dit que je suis vraiment aux petits oignons. Qu’elle trouve ça bien chou. Et elle me dit que je ressemble à un Dalton. Le grand Dalton tout maigre me dit-elle. Mais oui, tu sais, me dit-elle, celui qui est tout grand. Et tout maigre. Comme toi. Elle n’a pas de limite. Ou presque. Il est temps. Je mets et je veux mettre un peu de distance. Et pourtant… elle m’attire.

On se dira tout de même aurevoir. En se serrant bien la main. Elle me dit, aurevoir Timothée monsieur Dalton aux petits oignons, moi c’est Tania. Avec un i. 

Tania est une résidente d’un centre psychiatrique à Bienne. Je ne sais pas vraiment pourquoi je dois ajouter ce détail. Peut-être car il permet de mieux comprendre cette histoire. D’amour.

Posted in Histoires

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