Il y a tant de belles régions proches de chez nous. Inutile d’aller sans cesse trop loin. L’été dernier, nous étions en Slovénie. Nous sommes partis avec notre bus pour trois semaines de camping, en partie sauvage. Première étape, le Tessin.
Nous nous sommes rendus dans le Val Cama, car une amie était sur l’alpage Alp de Lagh pendant 2 mois à s’occuper de chèvres. Arrivée à Cama, nous montons pendant 2:30 dans la forêt pour atteindre ce petit vallon merveilleux. La montée est belle, très belle: les arbres sont denses, châtaigniers et sapins se côtoient, la mousse verte luxuriante s’étale partout, sur les pierres et les rochers de calcaire. Les ruines de maisons en pierres abandonnées donnent un charme à ce valon aux grandes promesses. Les châtaignes de l’année dernière sont encore parterre, les nouvelles pendent en l’air, les feuilles de l’automne ensevelissent la forêt et cachent mille trésors. Arrivés en haut, nous sommes accueillis par un lac à l’effet miroir, impressionnant, envoûtant. Un bleu azur, dans lequel plongent les montagnes l’entourant. Nous voyons l’alpage, rénové en 2013, dont une partie date même de 2017. 130 chèvres y logent pendant l’été, 5 femmes s’occupent d’elles et de l’agrotourismo, pouvant loger jusqu’à 10 personnes. On y fait aussi du fromage de chèvre, en cinq variations. Un délice. Et on y mange bien, les ingrédients biologiques sont privilégiés. On remplit nos poches de myrtilles, pour le muesli du lendemain matin – nous a-t-on demandé. On se baigne dans le lac du Val Cama, se faisant mordiller les peaux mortes des pieds par les petits poissons.
Nous partons ensuite direction la Slovénie. Nous ne savons pas où nous dormirons le soir, vers Venise ou vers Trévise, sur un parking ou un camping? Finalement nous sortons de l’autoroute à Portogruaro, soupons dans un restaurant inscrit dans le guide des Osterie d’Italia de Slow Food, et dormirons près de la mer. Le lendemain matin, grand soleil, trois autres camping-cars sont à nos côtés. Les voitures arrivent, avec les seaux pour jouer dans le sable et les parasols. Nous marchons jusqu’à la mer à travers la réserve naturelle. Déjeuner. Petites courses en ville. Pharmacie pour les piqûres de moustiques (car il y a en avait beaucoup!!). Épicerie bio. Nous roulons direction la Slovénie.
Nous y arrivons dans l’après-midi, après quelques ralentissements sur la route. Nous arrivons dans le Karst, cette région viticole. Nous roulons vers deux vignerons différents pour y déguster des vins en biodynamie et oranges (Simcic et Movia, à Ceglo) (ces vins blancs fermentés sans levures additionnelles, et dans lesquelles les peaux des raisins trempent avec le jus pendant plusieurs mois – un délice en accord avec la nature). Gros échecs. Les deux vignerons sont fermés et en vacances. Nous allons donc vers le château de Dobrovo, où nous pouvons déguster des vins de la région. Nous commençons par une balade dans les vignes, quelle chaleur! Et nous atterrissons dans le village de Medana avec son vigneron Klinec: petit restaurant, petite carte, vins oranges. Que souhaitions-nous de plus? Nous y dégustons deux vins l’après-midi, réservons pour souper le soir (on recommande!), dégustons d’autres vins et achetons finalement 12 bouteilles. Excellent repas avec des petits plats traditionnels, de produits locaux, très bien cuisinés, avec une touche de modernité. Accessible, sympa, service très gentil, on reviendra! Nous dormons à Dobrovo, sur le parking d’un supermarché, à l’abri des regards, entourés d’arbres, aucune interdiction en vue. Douce nuit en perspective.
Lendemain serein, nous partons pour Tolmin. Nous y faisons une partie des gorges du même nom, mais sur la route asphaltée, jusqu’au petit hameau Cadrg, tout en haut. Une vue exceptionnelle sur une vallée intérieure, puis redescende à pied. Parce que nous sommes dans le parc national, nous ne voulons pas prendre de risques avec du camping sauvage et dormons dans le camping Gabrje, très très grand, très nature, au bord de la Soca, nous avons de la place et nous ne nous sentons pas dans un camping. Je recommande.
Nous partons dans la matinée suivante pour Bovec (nous laissons de côté Kobarid et la rivière Idrija, apparement deux beaux endroits) pour faire les courses, puis le village Soca, pour se parquer et débuter le Soca Trail: nous remontons la rivière jusqu’à sa source, une randonnée longue en kilomètres, peu de dénivelé, mais longue. Très belle, au bord de l’eau. Nous dormons au pied de la source de la Soca, dans la petite auberge qui a dix lits, nous y mangeons une cuisine typique slovène, le service et l’accueil est excellent.
Le lendemain, nous montons jusqu’à la cabane au pied du Spicek à pied, une ascension inoubliable, la vue est à couper le souffle et les paysages de calcaire incomparables. Nous y mangeons une soupe de choucroute, pois et pommes de terre – et redescendons jusqu’à l’auberge, puis jusqu’au village Soca.
Nous partons le lendemain de l’autre côté du Triglav, la plus haute montagne de Slovénie. Nous traversons un pass et nous nous retrouvons dans une station touristique, Kranjska Gora. Emplettes, et direction Bled! Un village hyper touristique qu’il faudrait éviter (bouchons pour y rentrer et y sortir, en voiture), s’il n’y avait pas ce merveilleux lac. Nous dormons finalement en dehors du village, après quelques recherches de campings, à Radovlijka, dans un camping avec piscine. Rien de spécial mais bien pratique. Nous mangeons chez Gostlina Kunstelj, un très bon repas slovène, accompagné d’un vin orange absolument merveilleux. Adresse Slow Food. Très bons conseils du serveur et sommelier qui connaît bien le vigneron.
L’astuce: remplir son bidon ou tank d’eau dans un cimetière! Tous les cimetières ont une fontaine avec de l’eau et un robinet avec assez de place pour y glisser un gros bidon dessous (ou un arrosoir).
Nous partons le lendemain vers les chutes d’eau Savica, touristiques, et démarrons une randonnée difficile mais accessible (bonnes chaussures !), vers les 7 lacs. Première partie très difficile, mais les lacs sont d’une pure beauté. Nous ne les faisons pas tous, car il faudrait dormir à la cabane le soir (aucun lit de libre en ce vendredi soir), et continuer le lendemain. Belle balade dans les montagnes. Beaucoup de forêt. Nous reprenons le même chemin en retour et après une glace bien méritée, nous roulons direction la capitale Ljubljana. Nous passons le week-end à Ljubljana, flânons dans les petites rues du quartier alternatif, et dans les grandes rues de la vieille ville. Promenades sur les quais, au bord de la rivière. Nous visitons le château, les pièces intérieures, quelques cafés (affiliés à la speciality coffee association – on est plutôt sûr d’avoir de la qualité), des petits magasins, nous prenons l’apéro chez Movia, qui a un bar dans la capitale. Nous goûtons les vins qui nous intéressent et iront les acheter directement chez le vigneron quelques jours plus tard. Il y a des concerts et des marchés, on recommande cette belle ville!
Nous décidons de ne pas aller dans l’Est du pays et nous partons vers le sud. Nous visitons le château impressionnant Predjama, incorporé dans une falaise géante. Et nous faisons les grottes et caves inscrites au patrimoine de l’UNESCO, Skocjan: beaucoup de monde, un peu d’attente, mais la visite guidée reste l’une des plus belles choses que nous avons faites pendant ces vacances. Une cave énorme (ÉNORME!!) avec des stalagmites et stalactites partout. Informations claires et réponses aux questions, organisation optimale, en anglais. Nous allons le lendemain visiter des anciennes salines, aujourd’hui petit musée et minuscule exposition. Ils font encore du sel selon une méthode bien ancienne, en utilisant des bactéries du sol, pour créer des bassins imperméables où le sel se forme, par l’eau stagnante: Museo dei Salinai, près de Secovlje, juste à la frontière de la Croatie.
Nous partons ensuite vers Piran. Nous dormons en dehors, sur un camping (voir l’application park4night). Piran est une belle petite ville où l’on se parque sur un parking extérieur, au bord de la mer, avec des dizaines de petits restaurants et de minuscules ruelles dans lesquelles déambuler.
Le lendemain, nous faisons Trieste, qui vaut absolument le détour. Une belle grande ville aux bâtiments imposantsdatant de l’époque de l’empire austro-hongrois. On y vit à l’italienne (on est en Italie à nouveau!) et on apprécie les terrasses.
Parce que nous aimons le vin, nous repartons depuis Trieste vers Ceglo, où nous étions au début de nos vacances. Nous mangeons dans un restaurant réputé (la meilleure femme cuisinière slovène qui cuisine en… Italie! Juste à la frontière!), dormons sur place sur une aire aménagée, puis allons le lendemain chez Movia acheter beaucoup (trop) de vins.
Nous partons pour la Suisse, le coffre bien rempli et des souvenirs plein la tête.
