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Ouvrir un café avec le covid19 – juin 2020

J’ai ouvert un café. On fait comment, partant de rien? Ici, il est possible de retrouver les débuts de l’aventure: la planification, les idées et le réseautage.

Des institutions comme GastroSuisse proposent, par canton, des cours pour savoir comment ouvrir un café. Ils sont primordiaux voire obligatoires, si l’on n’a pas d’expérience ou que l’on ne peut pas compter sur l’expérience d’un·e membre de son équipe (pour autant que l’on ne soit pas seul·e). Ici, j’aimerais montrer une facette un peu différente de l’ouverture d’un café. Une histoire sensible, car personnelle, partagée. Et une histoire très factuelle, car composée de nombreuses étapes. Un récit très subjectif, issu d’une première expérience, qui ne doit pas être pensé comme un modèle, car de nombreuses choses n’ont pas été faites correctement – ou auraient pu être planifiées autrement (mieux). Ce récit se veut inspirant, ouvert, honnête, émotionnel. Il veut montrer une autre façon de voir, et de faire les choses.

Les mois de mars, avril et mai ont été intenses. Nous avons vécu pour la WerkStadt jour et nuit grâce au coronavirus. Le semi-confinement nous a permis d’investir plus de temps dans ce projet. Le mois de juin est une course contre la montre. Nous voulons et allons ouvrir le 15 juin. Et il reste tant à faire: le bar n’est de loin pas fini, le magasin n’est pas encore là, tout le matériel pour que cet espace devienne un café doit être nettoyé, rassemblé, trié, disposé.

Nous faisons les dernières commandes pour les produits du magasin et les produits frais. Nous voulons être prêts pour le 15 juin. Nous finissons de choisir les vins rouges. Enfin. Nous organisons des chaises et des tables pour l’extérieur, tout d’occasion. Le réseau est une fois de plus un énorme bénéfice pour ce projet.

Nous faisons une formation de barista (prévue depuis longtemps) pour celles et ceux de l’équipe qui n’ont que peu d’expérience dans ce domaine. Je réussi à faire des fesses avec le lait du capuccino. Le coeur, ce sera pour plus tard.

Je mange un kebab un dimanche soir pour la première fois depuis des années, faute de temps.

Et quatre jours avant l’ouverture, quatre chaises sont alignées dans la WerkStadt, avec une soixantaine de post-its.

Quatre chaises – quatre jours. Tout ce qu’il nous reste à faire.

Dans quatre jour, nos hôtes débutent leur nouveau job. Ils sont prêts, je crois. Ils ont été formés pendant trois journées. Ils connaissent l’offre du café, les produits du magasin, les noms des producteurs et leurs tâches. Surtout, ils savent et ont ensemble décidé de la manière dont nous voulons accueillir nos hôtes. Nous avons discuté des problèmes qui pouvaient survenir et des solutions que nous voyons. Ensemble. Nous avons discuté de la manière dont nous voulons communiquer. Avec nos hôtes. Entre nous. Nous n’avons pas cherché du personnel de service, mais des hôtes accueillants qui font vivre la WerkStadt. Avec elles et eux, nous débutons (ou continuons) une nouvelle aventure.

Le 15 juin, nous ouvrons les portes de la WerkStadt.

Les premi·è·e·rs client·e·s sont les voisins du quartier qui suivent les travaux depuis l’automne 2019. Ils admirent les détails de l’espace, discutent avec nous et dégustent leur café. Ravi cuisine le premier repas de midi. Et nous remarquons déjà les choses à améliorer. Yes! – des post-its supplémentaires.

En trois mois, 91 personnes ont donné 2500 heures de leur temps pour la WerkStadt. C’est énorme. C’est magique. La WerkStadt appartient à tous ces gens, sans pour autant qu’ils soient membres ou partenaires de la WerkStadt. Nous avons créé une entreprise, pour être plus libre et pour que ce soit plus facile au quotidien. Les valeurs d’une entreprise peuvent être semblables à celles d’une association. Notre hiérarchie est très plate – ce qui a surpris plus d’une personne. Nous soutenons ce genre de structure transparente, honnête et humaine. Nous voulons faire confiance et nous faisons confiance.

Nous avons dépensé 45’000.- pour les travaux. Nous avons 20’000.- de côté pour les débuts. De nombreux producteurs ont montré leur compréhension pour le paiement des premières factures. Nous leurs avons été très reconnaissants. L’été allait surpasser nos attentes – corona n’est comme plus. Cela changera en automne 2020.

Personne dans notre entourage et dans les bénévoles aura été malade du coronavirus. Nous avons touché du bois – peut-être grâce au beau parquet de la WerkStadt!

Nous sommes infiniment reconnaissants et remercions toutes les petites mains qui nous ont aidé à ouvrir ce café. Merci.

Plus de photos se trouvent ici.

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